Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 133 pages
Poids : 134 g
Dimensions : 12cm X 18cm
EAN : 9782825105542
Quatrième de couverture
De tous les talents de Charles-Albert Cingria, l'un des plus singuliers est sans doute son art du portrait.
Car s'il excelle à peindre un paysage, à détailler l'atmosphère d'une rue, à décrire une maison ou à conter n'importe quelle histoire pourvu qu'elle dépasse la plate réalité. Charles-Albert est avant tout portraitiste.
Il procède comme un peintre. Il isole son sujet jusqu'à ce qu'il soit si vivant que le cadre se reconstitue autour de lui. Il le sculpte, le colore, et tout à coup Ramuz est là Stravinsky. Ansermet ou Modigliani refont surface.
C'est le détail qui compte. Le détail n'est pas for cément un objet. Comme le foulard de Ramuz qualifié de garibaldien. Cela peut être une conversation, un morceau de dialogue.
Tous les procédés sont bons. Charles-Albert simule la distraction. Il parle d'autre chose. Et tout à coup, il revient sur son sujet. Jamais auteur n'aura autantrusé. Avec les conventions, les habitudes, les répétitions. Tout doit être neuf, surprenant. Il cherche l'effet de surprise. Le choc. Et à chaque fois il réussit. Et chaque fois différemment.
Bien entendu, il mélange tout. Il y a, parmi ses sujets traités - on parlerait d'eux comme d'une nature morte - une chanoinesse du bas-Hainaut. Monsieur Pitt et Alfred Jarry. Son ami Erik Satie, probablement l'artiste qui lui ressembla plus. Et puis, dans le désordre, les Parisiens de Montparnasse et les Suisses romands les plus terriens.
Il fallait isoler ces portraits, leur donner toute leur saveur et leur relief. Le charme Cingria opère à l'état pur. Cela se termine par Moi et mon frère. Alexandre et Charles-Albert. "Je veux dire la différence qu'il y a entre moi et mon frère. Mais c'est un peu ésotérique, un peu thibétain cette distinction". Toute cette galerie pourrait s'appeler moi et Ramuz, moi et Auberjonois, moi et Léautaud, moi et Max Jacob. Et, bien entendu, tout serait alors un peu thibétain !