Pour rire ou pleurer

« Depuis que le pays se préparait à cette fameuse Coupe du monde, les restaurants et les hôtels rivalisaient d'imagination pour inviter les femmes seules à venir à quatre en ne payant que pour trois, persuadés qu'ils ne rempliraient leurs salles qu'à ce prix. Tous les endroits où l'on pouvait boire ou manger promettaient un écran pour vivre le match afin que les malheureux sans billets puissent vibrer avec les autres. Àcertains endroits stratégiques de la capitale, un écran géant avait été monté et les fanatiques ne craignaient pas de s'asseoir par terre une heure avant le début de la partie pour être bien placé et cela depuis les quarts de finale persuadés que ce serait la dernière fois qu'ils pourraient applaudir les Français. Revenant un soir de la gare de Lyon Marie put vérifier que le parvis de l'Hôtel de ville était envahi d'une foule scandant déjà les slogans habituels sur le résultat escompté. Elle commença à penser que son mari n'était pas le seul à se passionner et qu'elle devrait sans doute se tenir au courant de cette sorte d'actualité. »