Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : 795 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 17cm X 24cm
ISBN : 978-2-503-59615-0
EAN : 9782503596150
Pouvoir et solidarités d'une famille seigneuriale
le parentat Lusignan entre France, îles Britanniques et Orient latin (Xe-XIVe siècles)
Quatrième de couverture
La famille châtelaine de Lusignan est un excellent exemple du phénomène de diffusion dynastique de l'aristocratie française. Elle connaît, à la fin du XIIe siècle et surtout au début du XIIIe siècle, une ascension fulgurante, étendant son emprise sur le Haut puis le Bas-Poitou, s'emparant du comté de La Marche puis de celui d'Angoulême, imposant sa domination sur le nord du duché d'Aquitaine. Une série de mariages ajoute au patrimoine de ses membres le comté d'Eu, en Normandie, celui de Penthièvre et les seigneuries de Fougères et de Porhoët, en Bretagne, ainsi que, dans les îles Britanniques, les honneurs de Hastings et de Tickhill, l'évêché de Winchester, les comtés de Pembroke et de Wexford. La couronne de Jérusalem et son substitut, le trône chypriote, reste leur plus marquante acquisition, d'autant qu'elle est directement liée à la perte de la ville sainte.
Cet ouvrage est né d'une interrogation sur le potentiel politique que pouvait constituer un tel ensemble familial, pourvu que les liens du sang perdurent. De fait, la famille de Lusignan forme un groupe cohérent, structuré par les liens de la parenté, dont les membres partagent une identité entretenue par un certain nombre de repères communs ainsi qu'un réseau de coopération et de soutien mutuel. Leur union constitue une véritable puissance politique et territoriale, qui transcende les limites des royaumes et des principautés. Le concept de « parentat » a été forgé, à partir d'un vocable latin emprunté à une chronique médiévale, pour saisir de manière holistique ce pouvoir politique réticulaire fondé sur la solidarité des membres d'une même famille, ayant rassemblé, au fil des générations, une grande diversité de principautés et de seigneuries parfois voisines, parfois très dispersées.
Cette étude du parentat Lusignan s'intéresse à sa propagation transrégionale, au pouvoir exercé, à l'échelle de l'individu, comme à celle du groupe familial, sur les hommes et les biens, aux pratiques de gouvernementalité, aux procédés de matérialisation du pouvoir comme aux modes de sa contestation, ainsi qu'aux dynamiques familiales qui concourent à structurer le parentat politiquement et socialement, qui entretiennent sa cohésion, forgent sa mémoire, construisent son identité et affermissent son unité.