Précipice

La Chute est inhérente à la Création, tel est le douloureux constat de l'auteur : décadence, mort, oubli, questionnements vains... Pourtant, Jean Jacques Méric évite le ressassement et le dogmatisme. Les poèmes sont autant de mises en scène variées à partir du même fil conducteur ; chute infinie de la cascade, météorites, maisons abandonnées, scènes de guerre, accidents survenus ou... évités.

Varié aussi le ton, souvent empreint d'une certaine dérision envers soi-même ("L'autre côté de la Terre"), d'humour tranquille ("Temps perdus") ou de résignation douce-amère ("Sans savoir pourquoi").

Varié enfin le style de narration, tantôt dramatique, tantôt familier (avec le tutoiement, par exemple), parfois inattendu et cocasse ("L'éprouvette"). Rythme et consonance des vers, très travaillés, animent chacun de ces poèmes.

Comme l'écrit Chantal Danjou dans sa préface, "Voilà une poésie qui exprime bien la question essentielle de l'origine et de l'identité : impossible de trouver la clé/cachée dans la Création."