Rayon Littérature contemporaine (20e et 21e siècles)
Présence d'André Malraux, n° 11. André Malraux, à la rencontre de l'image et de l'imaginaire : actes du colloque de Paris à l'hôtel Lutétia des 18 et 19 mai 2013 et de la rencontre du Havre, Malraux, les arts et la culture du 19 novembre 2011

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 447 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-9528587-5-5
EAN : 9782952858755

André Malraux, à la rencontre de l'image et de l'imaginaire

actes du colloque de Paris à l'hôtel Lutétia des 18 et 19 mai 2013 et de la rencontre du Havre, Malraux, les arts et la culture du 19 novembre 2011


Série | Présence d'André Malraux
Paru le
Broché 447 pages

Quatrième de couverture

Ce numéro XI de la revue n'est pas exactement un numéro double, comme a pu l'être le numéro VIII / IX, présenté par Nathalie Delage en 2011. Il est plutôt bicéphale, puisqu'il recueille les actes de deux colloques : le premier, inititulé «Malraux, les arts et la culture», qui a réuni autour de Christiane Moatti quelques spécialistes de l'oeuvre de Malraux au Havre en décembre 2011, pour commémorer l'ouverture de la première Maison de la Culture ; le second, qui s'est déroulé à Paris en mai 2013, organisé par Evelyne Lantonnet, a examiné les relations entre Malraux, l'image et l'imaginaire.

Bien qu'impulsées par des questionnements différents, ces deux rencontres eurent pour objectifs de mieux faire connaître l'action de Malraux ministre des Affaires culturelles et sa méditation sur l'art, qui a étayé ses essais de 1947 à 1976. C'est donc le «dernier Malraux», comme lui-même évoque «le dernier Titien» ou «le dernier Hals» qui se trouve ici au coeur des échanges : interrogations qui puisent aussi bien dans l'Histoire et son interprétation, comme ont pu en témoigner Charles-Louis Foulon, Daniel Froville et Rachid Hiati, que dans des débats plus contemporains, par exemple l'image de l'artiste moderne, initiée par Merleau-Ponty, lecteur de Malraux. L'importance accordée à la diffusion de la culture, comme négation d'une condition dominée par l'irrémédiable, telle que l'appréhende Janine Mossuz-Lavau, trouve son écho dans l'intérêt que Malraux manifeste à l'égard de civilisations, qui l'ont intimement «habité» -il n'est que de penser à l'Inde ou au Japon-, et dans sa curiosité qui s'éveille face aux productions artistiques spontanées, qu'il découvre en Haïti. La capacité de l'homme à, depuis la préhistoire, entrer dans le domaine des formes, pour les soumettre à sa volonté par la conquête et pour les infléchir selon son inventivité prouve, ainsi que l'atteste l'étude de Christiane Moatti, combien Malraux accorde de crédit à l'artiste pour transfigurer le destin des hommes ; l'analyse menée par Evelyne Lantonnet sur les métamorphoses de Vénus dévoile comment la déesse se transfigure pour incarner un idéal de beauté et revendiquer l'indépendance de l'acte créateur, cependant qu'Anissa Chami circonscrit les relations fécondes entre poésie et peinture. Si suivre le cheminement de Malraux dans la luxuriance de son musée imaginaire semble inconcevable dans le cadre restreint d'un colloque, il ne paraît pas inutile de sonder quelques-uns de «ses coups de coeur», sous la houlette de Moncef Khemiri, qu'il s'agisse de l'inépuisable inventivité de Venise ou des prémisses de la modernité qui se joue avec les Impressionnistes. De même que la peinture a suscité maintes interrogations quant à l'articulation entre le musée et le musée imaginaire, le regard porté sur la culture ne saurait prétendre à quelque justesse, s'il omettait de placer au centre des débats la bibliothèque, instance mentale autour de laquelle Malraux bâtit son dernier essai. Les explorations de l'imaginaire du roman, menées par Cristina Solé Castells et Engin Bezci, ont à ce titre toute leur légitimité. Comme l'affirmait André Malraux dans L'Homme précaire et la littérature «Tableaux, statues, récits, drames, ilms, ont d'abord en commun d'être des créations de l'homme : des captures de l'imaginaire, puisque l'homme invente les styles pour l'imaginaire.» (VI, HPL, 836)

Que tout lecteur, tout amateur d'art soit à son tour convié, sans être captif, à dette «capture de l'imaginaire».

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