Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 402 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-9528587-3-1
EAN : 9782952858731
André Malraux
un homme sans frontière ?
actes du colloque au CEVIPOF à Paris en novembre 2011
Quatrième de couverture
Présence d'André Malraux
numéro X - 2013
Cahiers de l'Association Amitiés Internationales André Malraux
André Malraux : un homme sans frontière ?
Dans ce numéro X de Présence d'André Malraux, sont présentés les actes du colloque qui s'est tenu au CEVIPOF le 4 novembre 2011. La notion de frontière, qui fait écho à la séparation des espaces, est d'abord pensée comme délimitation de territoires géographiques et en ce sens, elle fait surgir dans l'imaginaire la silhouette d'un voyageur, comme l'entendait Chateaubriand, qui n'aura cessé jusqu'à la fin de ses jours d'arpenter le monde, de relier l'Occident à l'Orient, de défendre des pays contestés, fragilisés ou meurtris. Malraux s'impose donc comme une figure, qui passe la frontière, la transgresse, l'abolit symboliquement pour mieux relier civilisations et cultures. Mais, c'est aussi, l'Histoire l'a montré, un intellectuel devenu combattant, qui se dresse pour défendre certaines frontières, géographiques certes, mais aussi idéologiques, marquées du sceau de valeurs spirituelles, qu'il souhaite préserver, ancrer dans la réalité du siècle. Voyageur donc, mais aussi combattant, engagé contre bien des formes d'oppression et de dictature. Frontière franchie, frontière sauvegardée... Malraux a tôt fait d'inventer d'autres postures, tant son esprit se meut avec agilité. Dans le commerce qu'il entretient avec le monde -ainsi s'exprimait Montaigne-, il se plaît à voyager, rencontrer ; il ne lui déplaît pas non plus de se dresser contre ce qu'il considère indigne de la condition de l'homme.
Dans son for intérieur, quel usage fait-il de la frontière ? En tant qu'autobiographe, il se divise ; en qualité de créateur, il multiplie les facettes de la diversité humaine sous le signe de l'ambiguïté, laissant au manichéisme ses partages dogmatiques. Lorsqu'il entre en dialogue avec les artistes qui hantent sa mémoire, qui peuplent son regard, il détecte leurs révoltes et transgressions, explore les limites dans lesquelles ils s'enferment, interprète les tâtonnements ultimes de ce qu'il appelle « le génie de la déesse ». Frontières contournées, frontières renversées... Tout est désormais possible, puisqu'il faut penser par comparaison, que le principe de l'un ne peut se concevoir sans l'autre. La frontière comme défi, la frontière comme source infinie d'invention et d'énergie. Dans l'écriture elle-même, style fébrile, que taraudent la justesse de ce qui advient, comme l'angoisse de ce ne pourra se dire, dans ce style tendu, se joue la difficile partition entre le dicible et l'incommunicable. Frontières emblématiques qui semblent conférer à ces lignes de partage une épaisseur, une densité ; non- lieux qui finissent par constituer un espace, où inscrire le sens.
Ne revient-il pas au seul lecteur d'exercer sa liberté et de tracer son propre chemin entre toutes ces voies empruntées pour tenter d'éclaircir une trajectoire d'ombre et de lumière qui traversa le siècle ?