Prête-moi ta plume : les manuels épistolaires au XIXe siècle

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 200 pages
Poids : 260 g
Dimensions : 15cm X 21cm
Date de parution :
EAN : 9782841741946

Prête-moi ta plume

les manuels épistolaires au XIXe siècle

de

chez Kimé

Collection(s) : Le sens de l'histoire

Paru le | Broché 200 pages

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Quatrième de couverture

Au panthéon de l'art épistolaire, les manuels qui prétendent offrir au plus grand nombre des modèles de lettres pour toutes les circonstances de la vie font figure d'intrus. Une certaine étrangeté par rapport à l'histoire du livre, de l'épistolaire et de la scolarisation les a fait échapper aux rets de l'historiographie. Ni vraiment littéraires, ni seulement pratiques, pas toujours pédagogiques, ils ne se laissent pas facilement classer. Ce caractère polysémique les rend particulièrement pertinents pour l'observateur de l'ordinaire et du quotidien. C'est donc le déplacement du regard qui permet de les élever à la dignité d'objet historique - cet essai prétend les y conduire -, non pas tant pour leurs qualités intrinsèques que par les fonctions qu'ils remplissent dans un «entre-deux» culturel, âprement convoité par les tenants de l'art épistolaire et les apôtres de la divulgation.

Encore présents dans nos librairies au rayon des «livres pratiques», les manuels épistolaires sont héritiers d'un genre médiéval. Dans cette longue histoire, le XIXe siècle occupe une position stratégique : le temps est alors venu de renouveler et de vulgariser un savoir d'experts et de lettrés, de le mettre à la portée de toute une société prise de gré ou de force dans les entrelacs de l'écrit. Nouveaux lecteurs et apprentis épistoliers s'exercent aux formes multiples du braconnage culturel. Les textes passent d'une main à l'autre, les règles s'estompent ou se durcissent au gré des plumes. Mais l'appropriation des mots doit trouver appui sur des sentiments et des dispositions psychologiques, suggérées par les énoncés empruntés. Du moins leur vraisemblance et les résonances qu'ils rencontrent autorisent chacun à s'en saisir, à les détourner, à les renouveler.

Au-delà des modèles qui peuvent paraître figés, une histoire sociale de la culture permet d'interroger les raisons de cette longévité. Le succès des manuels dans la société du XIXe siècle a sans doute quelque chose à voir avec l'émergence de ce qu'on pourrait appeler une «culture épistolaire» : à la fois source et reflet.

Biographie

Cécile Dauphin est Ingénieur au CNRS (Centre de Recherches Historiques - EHESS). Elle travaille sur les pratiques d'écriture (Les bonnes lettres, Albin Michel, 1995, en collaboration avec D. Poublan et P. Lebrun-Pézerat) et sur l'histoire des femmes (De la violence et des femmes, Albin Michel, 1996, co-dirigé avec Arlette Farge).