Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 312 pages
Poids : 550 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-296-02455-7
EAN : 9782296024557
Prêtres et chamanes
métamorphoses des Kachin de Birmanie
Quatrième de couverture
De l'indépendance de la Birmanie, en 1948, à la signature des traités de cessez-le-feu au milieu des années 1990, les Kachin, à l'instar de l'ensemble des minorités opposées à la junte birmane, ont été entraînés dans quelque cinq décennies de guerre civile - avec son lot de déportations, de massacres et de tortures.
Au sortir de ces années de conflit, le mouvement pan-Kachin a perdu en temps de paix les repères qu'il s'était artificiellement forgés en temps de guerre. Emportées par l'ivresse de la métamorphose, les élites chrétiennes marquèrent tout d'abord une rupture avec le passé avant de revisiter le fonds mythique et de se façonner, dans l'urgence, de nouvelles racines appropriées à la construction identitaire en cours. Tel qu'il émerge actuellement, le mouvement pan-Kachin s'est pourvu d'un cadre multiethnique et multiconfessionnel sans que la trame de fond ne réussisse encore sur cette base à produire un tableau cohérent ; le pouvoir central birman fait de cette même approche catégorielle un facteur de division et de faiblesse. Dans un tel contexte, le processus de recomposition sociale drastique dans lequel sont engagés les Kachin est à la hauteur de l'enjeu : émerger en tant que force unifiée ou s'évanouir dans le processus de birmanisation.
À la question existentielle : renaissance ou secondes funérailles ? les élites s'efforcent d'apporter des éléments de réponse dans la logique nationaliste qui est la leur. Le postulat défendu ici est différent : dès lors que les catégories ethniques ne sont pas considérées comme point d'analyse focal, les réseaux d'échanges apparaissent comme autant de zones d'articulation susceptibles d'apporter leur cohérence à des ensembles multiethniques complexes.
Au-delà de la seule étude de cas, l'angle d'approche consiste à porter l'intérêt sur un espace transethnique dans lequel le paysage social puise localement sa cohérence, plutôt que sur des unités discrètes sans prise directe avec la dynamique relationnelle ; l'ouvrage se dote par ailleurs d'une réflexion de portée théorique plus globale où le changement social s'articule dans le rapport christianisme et nationalisme.