Psymulacres

Psymulacres

Visages de la perversion

En 1486, le Malleus Maleficarum maître-ouvrage de deux dominicains - recommandait que les médecins comme experts diagnosticiens - et experts dans les procès en sorcellerie - puissent avoir la charge d'éclairer les inquisiteurs professionnels et les profanes en la matière, ceci permettant à ces derniers d'établir les maladies dues à des causes naturelles pour les différencier de celles dues à la sorcellerie (T. Szasz, The Manufacture of Madness).

Au présent des psychiatres « experts » remplaçant les médecins adeptes des saignées, collaborent toujours avec des magistrats substitués aux inquisiteurs, se chargeant de les éclairer, Mais cette alliance n'est guère plus assurée d'établir quelque vérité, même « judiciaire » surtout à l'âge du Post, où la distinction du vrai et du faux est encore moins une priorité pour l'institution, qui destitue à l'aveugle ou traumatise à foison...

Là où « tout le monde délire » ou,... tout le monde ment... : le vérace sophistique suffira...

La critique du « grotesque » foucaldien affectant l'expertise, opérée il y a 50 ans, n'a rien perdu de son tranchant. C'est par la révélation du sort fait aux manoeuvres perverses qui s'en donnent à coeur joie in situ-, que cette critique retrouve sa cuisante actualité et exerce sa fonction déniaisante sur la légitimité « imaginaire » dont s'habilitent encore, les institutions judiciaires et psychiatriques.

En résulte, là où le vice procédural le dispute à l'impéritie des uns et à la perversité des autres, un processus traumatogène de fabrication des victimes, proliférant via l'inchoativité des représentations des acteurs chargés de conclure... et le semblant théâtralisé sur lequel ils s'appuient. On pariera donc de Psymulacres.