Putain de crash

Un an après le drame du Concorde, le 25 juillet 2000

Le 25 juillet 2000, un Concorde s'écrasait sur son hôtel, tuant quatre des employées, brûlant Michèle aux bras et au visage.

Aujourd'hui, si Michèle raconte la catastrophe, ce n'est pas pour peser sur les réparations qu'elle attend. Elle ne fait pas non plus le récit du drame pour demander que l'on cloue à jamais au sol l'oiseau de malheur, au contraire, elle trouve normal que les vols de Concorde reprennent. Elle écrit simplement le mémorial de l'auberge du bonheur. Michèle avait voulu que sa maison soit "hôtelissime", c'est-à-dire la plus accueillante et la plus chaleureuse. Déjà pilier de la vie associative, élue municipale à ce titre, la voix rauque de tant d'échanges autant que de tabac, Michèle était devenue, avec son Hôtelissimo, la mère-aubergiste. Sa maison a été rasée par cette tragédie, le lieu mis sous scellés judiciaires pour l'enquête, interdisant ainsi de la reconstruire, de recommencer. Alors Michèle l'a rebâtie avec des mots, pour la mémoire des disparues, pour le souvenir des moments vécus, parce que c'était la seule solution pour que la vie retrouve son cours. Ecrire, c'est reprendre le fil...

Alain Rustenholz

"J'ai voulu déposer ces fleurs à l'occasion du premier anniversaire. Après quoi il faudra tourner la page ; aller très loin, sous d'autres cieux, peut-être ouvrir un autre hôtel."

Michèle Fricheteau