Quand les érables virent au rouge

« Le pchhhhhhht ! de la machine à expresso me vrilla les tympans et m'empêcha d'entendre le jeune homme qui prononçait le véritable prénom de Mister Knightley.

J'eus l'envie soudaine de détruire cette machine et la personne qui la manipulait.

C'est-à-dire moi.

- Tu prends quoi ? Comme d'hab ? brailla le jeune homme.

- Ouais, merci, vint la réponse, pleine de gaîté.

C'était la première fois que je le voyais sourire de cette façon-là. Un sourire trop beau, trop craquant. Lui-même trop beau, trop craquant. En fait, tout était trop.

Comme le jour où je le remarquai pour la première fois, en short et chemise à carreaux bleue devant sa maison, une crosse de hockey dans une main, une guitare dans l'autre, je n'arrivais pas à détourner les yeux de son visage.

Une chose était certaine. Les deux petites phrases : « Tu prends quoi ? » et « Comme d'hab ? » me redonnèrent l'espoir d'une possible rencontre face à face.

Peut-être même pour très bientôt.

Les choses sont un peu compliquées pour Emma depuis quelque temps. Elle aimerait une rencontre, et en même temps elle la redoute. Elle n'est pas la seule. Quand les érables virent au rouge raconte de multiples destins. Ceux de Lisa, Marc, Frank, « Mister Knightley », Nimal, Elena, Anne, Marcello. Tous en quête d'amour. L'amour d'un autre être humain, l'amour de Dieu... ou les deux.