Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 246 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 16cm X 20cm
EAN : 9782854522624
Quatrième de couverture
Ah ! CELUI-LÀ, si la postérité ne lui fait pas un sort, elle sera plus coupable que nous, car, nous, nous avions une excuse : Auriol était tellement modeste ! Il parlait si peu de lui ! Dieu sait pourtant qu'il parlait, mais il ne parlait due des livres des autres : «Avez-vous lu ceci ? Avez-vous lu cela ? Lisez donc ceci ! Lisez donc cela ! Vous verrez, c'est épatant !» Pour la publicité orale qu'il faisait aux livres, les éditeurs auraient dû l'inscrire sur leurs listes de presse. Quel brave type ! Quel artiste !... Quel cur ardent ! Quelle sensibilité ouverte ! Son il bleu caressant, sa barbe poivre et sel qu'il agitait en remuant fortement les lèvres, lui composaient un visage si cordial, si affable ! On a beaucoup abusé de la comparaison avec les artistes du moyen âge ; elle s'appliquerait admirablement au conteur malicieux, à l'illustrateur, au graveur, au dessinateur de lettres qu'il a été et dont le goût a marqué toute l'époque 1900 autant que celui des Grasset et des Mucha. Ah ! les critiques de l'avenir, qui voudront mettre en lumière les Valeurs méconnues et les figures demeurées obscures de la fin du siècle dernier ou du commencement de celui-ci, ne manqueront pas de travail ! Surtout qu'ils n'oublient pas Auriol !
André Billy, La terrasse du Luxembourg, 1945.