Ça fait longtemps que je sais tenir un crayon. J'ai encore mon premier dessin tracé à l'âge de 2 ans et demi. Le choix de mon métier s'est fait au collégial, car je ne me plaisais pas dans mes choix de cours. À l'université, je me suis orienté en graphisme parce qu'on y enseignait l'illustration. En sortant, j'ai travaillé dans la publicité, c'était bien, mais un peu sérieux. J'ai participé à une revue humoristique en faisant la mise en pages et beaucoup de dessins drôles. C'est à ce moment que je me suis aperçu que je voulais et que je pouvais dessiner pour gagner ma vie. Depuis ce temps-là, les projets de livres jeunesse et de livres scolaires font partie de mon quotidien. Ma tête est pleine de petits bonshommes.
Enfant, les livres et surtout les mots me fascinaient. J'admirais ceux qui possédaient l'habileté de jouer avec les mots pour les transformer en suspens, en histoires drôles, bizarres ou romanesques, tant en chansons ou en monologues qu'en pièces de théâtre. Je rêvais d'en faire autant. Pourtant, une bêtise écrite à l'âge de 8 ans, qui m'a valu les moqueries de mon entourage pendant une bonne vingtaine d'années, avait érigé devant moi un mur que je croyais infranchissable. Je caressais mes idées que je trouvais souvent attrayantes, sans oser les exposer, de peur, encore une fois, de déclencher l'hilarité générale. Les encouragements de mes amis sont venus à bout de cette cuirasse encombrante sous laquelle se camouflait ma peur de publier. J'ai d'abord opté pour la coproduction de matériel didactique. N'étant pas seule, je me sentais à l'abri des bévues. Puis, parce que j'écrivais chaque semaine des histoires pour les élèves de première année, encore une fois sous la recommandation d'amis, j'ai accepté qu'on publie deux de ces productions. À nouveau, à mon avis, il y avait peu de risques. Puis, ce fut pour moi le grand défi : publier seule des livres pour les grands. Je suis quand même restée dans le domaine des enfants puisque je m'y sentais à l'aise. Le premier de ces livres parle des enfants tandis que le deuxième s'adresse à ceux qui ont gardé un cur d'enfant. Maintenant, l'écriture est une passion. Mes classeurs débordent d'écrits de toutes sortes : manuscrits, disquettes d'ordinateur, cahiers, bouts de papier... salade d'idées diverses qui attendent d'être apprêtées des sauces les meilleures pour ensuite être servies de façons appétissantes. De bonnes bouffes que je souhaite partager avec des lecteurs de tous les âges.