Quelques pas dans l'univers de Pierre Teilhard de Chardin

Mars 1921, Pierre Teilhard de Chardin vient d'achever la rédaction d'un texte d'une cinquantaine de pages. Il l'a intitulé Mon Univers et s'est proposé d'y "exposer la manière personnelle de comprendre le Monde à laquelle [il s'est] trouvé progressivement amené par le développement inévitable de [sa] conscience humaine et chrétienne." Sa seule préoccupation, précise-t-il d'emblée, est "de montrer comment il est possible, en abordant sous un certain angle l'immense désordre des Choses, de voir brusquement leur obscurité et leur discordance se muer en une vibration ineffable, inépuisable dans la richesse de ses nuances et de ses notes, interminable dans la perfection de son unité."

Teilhard de Chardin m'attire avant tout par son humanité. Comme tant d'autres avant moi (je pense à Pierre Leroy, un des proches de Teilhard de Chardin, que j'ai pu rencontrer à plusieurs reprises), je ne suis pas insensible au charme de celui qui écrit : "La terre est ronde, pour que l'amitié en fasse le tour." Même à cinquante ans d'écart, l'auteur de Mon Univers offre un témoignage d'engagement humain peu commun, dans le domaine scientifique auquel appartient, ne l'oublions pas, ses expéditions à travers la Chine, l'Afrique, et même sa participation à la Croisière Jaune en 1931-1932, mais aussi et surtout dans le domaine de la foi. Teilhard de Chardin a la stature d'un "grand" (si le qualificatif a vraiment un sens) croyant. Car l'homme, en Teilhard de Chardin, ne peut être séparé du croyant.

J. A.