Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 430 pages
Poids : 476 g
Dimensions : 13cm X 21cm
ISBN : 978-2-915651-97-3
EAN : 9782915651973
Quinze ans d'éducation
notes écrites au jour le jour
pensées pour une République laïque, textes choisis
Quatrième de couverture
Pasteur et théologien protestant, chef de file d'une extrême gauche religieuse qui a rompu avec l'orthodoxie, Félix Pécaut (1828-1898) est rapidement passé à la pédagogie et à la politique. Il s'impose dans les années 1870 comme le commentateur aigu de la nécessaire réforme scolaire d'une nation humiliée par la défaite. Son amitié avec Ferdinand Buisson, le chef d'orchestre de l'école laïque, lui vaut d'être placé en 1880 à la tête de la nouvelle École normale supérieure de jeunes filles de Fontenay-aux-Roses, ruche dont la République entend qu'elle diffuse jusque dans la moindre école de hameau ses principes pédagogiques, démocratiques et éthiques. À ce poste, Pécaut donne toute sa mesure : celle d'un moraliste et même d'un mystique ; pendant dix-sept ans, il réunit les normaliennes chaque matin, à sept heures, et leur propose une méditation où politique et littérature se mêlent à la philosophie et à la spiritualité, avec pour ombre tutélaire celle d'un Pascal. On a parlé à propos de Pécaut du «Saint-Cyran d'un Port-Royal laïque» ; les uns ont dénoncé cette influence protestante à la tête de l'État, les autres se sont réjouis de ce que la laïcité ne se confonde pas avec le positivisme et qu'elle s'efforce d'enseigner un art de vivre et même un «art de mourir», selon le mot du sage de Fontenay.
Cette direction de conscience matutinale qui accompagna les décennies fondatrices du régime n'aurait laissé aucune trace écrite, si les Cahiers de Pécaut, aujourd'hui perdus, n'avaient été d'abord conservés. En 1902, quelques années après une mort peut-être hâtée par son désespoir devant l'affaire Dreyfus, un choix de méditations était publié dans Quinze ans d'éducation (Notes écrites au jour le jour). C'est ce livre sans équivalent dans la production républicaine qui est réédité ici. On y trouvera bien moins et bien plus qu'un traité de pédagogie : les éphémérides de la première laïcité, une parole, au sens presque physique, soucieuse de donner à la République cette intériorité qui risque toujours de lui faire défaut.