Quotidien et imaginaire en arts et médias

Quotidien et imaginaire en arts et médias

Quotidien et imaginaire en arts et médias. Quotidien et imaginaire : ces deux notions sont généralement considérées comme antinomiques, du fait de la domination d'un paradigme escapiste décrivant certains biens de consommation culturelle comme des moyens de fuir le quotidien en se réfugiant dans le domaine de l'illusion. Nombre de médias ont, sous ce rapport, suscité des « paniques morales » : romans-feuilletons, radio, cinéma, télévision, jeux vidéo, etc. On depuis les travaux de Michel de Certeau, les sciences humaines - et les arts avant elles - soulignent à quel point le quotidien lui-même peut être source d'imaginaire, les actes de la vie courante manifestant les ressources et les tactiques - les « arts de faire » de chaque usager pour déjouer les différentes stratégies de pouvoir (industrielles, commerciales, bureaucratiques, etc.) auxquelles il est soumis. Cette « invention du quotidien » est aussi perçue comme l'origine des changements sociétaux, de nouvelles pratiques et conduites naissant d'abord dans les foyers et dans la rue avant d'être admises, voire reconnues. « L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible » (Paul Klee) : de même en sciences humaines, l'imaginaire peut-il être abordé, suivant la proposition de Max Weber, comme un irréel permettant de comprendre le réel ? L'étude des arts et des industries culturelles ou créatives constitue à cet égard une tentative de saisir comment les attentes, aspirations et rêves individuels et collectifs peuvent être captés, voire anticipés, pour être ensuite stylisés, objectivés, voire marchandisés.

Les textes réunis dans ce volume sont issus de la 3^e Master classe organisée par les universités Hassan II Casablanca et Sorbonne Nouvelle Paris 3 à Casablanca en 2018.