Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 248 pages
Poids : 300 g
Dimensions : 15cm X 23cm
ISBN : 978-2-36062-201-6
EAN : 9782360622016
Raymond Mauriac, frère de l'autre
Quatrième de couverture
Raymond Mauriac frère de l'autre
« L'autre », c'est François Mauriac. Le « frère » : Raymond, l'aîné de la fratrie, celui qui sera désigné pour reprendre en main, le moment venu, les affaires familiales.
« Frère de l'autre », c'est l'histoire d'un sacrifice, sinon d'une disparition. Tandis que Jean rejoindra les Ordres, que Pierre sera un brillant médecin et que François deviendra le grand écrivain que l'on sait, couronné par le prix Nobel en 1952, à Raymond revient le rôle de gratte-papier.
Dans les biographies consacrées à François Mauriac, Raymond est à peine évoqué. Il faut le chercher sur les photographies de famille, toujours sur le côté, ou derrière, ou tout simplement absent. Et lorsqu'il se décide - à 54 ans ! - à faire éditer son tout premier roman, on l'incite vivement à trouver un pseudonyme : il n'y a pas de place pour un second Mauriac écrivain. Le nom, le sien pourtant, est déjà pris, la question ne se pose même pas. Alors, Raymond choisit Housilane, reprenant celui d'une des métairies landaises de la famille.
Individu, qui recevra le prix du Premier roman, paraît en 1934. Amour de l'amour lui succédera deux ans plus tard. Puis plus rien. Silence. Housilane, Raymond disparaissent à tout jamais parmi les limbes de l'oubli.
Jusqu'à ce que Patrick Rödel retrouve sa trace au hasard de recherches. S'appuyant sur des documents inédits, notamment conservés à la bibliothèque Mériadeck à Bordeaux, l'écrivain et philosophe imagine alors l'élaboration de ce qui aurait pu être le journal intime de Raymond Mauriac, ce « frère de l'autre ». Plutôt que d'expliquer l'évincement subreptice du clan, le dessaisissement de l'identité, l'effacement pur et simple de l'être créateur, il dit la solitude, l'amertume, le rejet d'un homme, au sein de la famille, en un temps où les rôles étaient assignés à la naissance.
Il rend ainsi sa vérité à ce doux « rêveur, toujours absent, toujours ailleurs », comme le décrivait si bien François Mauriac : ce frère qui « n'aimait que les livres et les idées ».