La peinture de l'univers urbain

Réalités et roman guinéen de 1953 à 2003

3. La peinture de l'univers urbain

Si la ville guinéenne a beaucoup d'attrait sur les populations rurales, elle s'affirme aussi comme le lieu des illusions perdues. Cadre administratif aussi bien que politique, la ville engendre la misère, les souffrances, les arrestations arbitraires, l'emprisonnement, la prostitution. N'ayant aucune infrastructure viable, la ville apparaît véritablement comme le symbole de l'échec patent du régime politique installé au pouvoir à la faveur de l'indépendance du pays. Alors la désespérance a érigé la violence en démence dans la lutte entre un pouvoir despotique et l'opposition.

L'exil et la série de coups d'État qui s'ensuivent, font apparaître la violence comme un guide pour l'exploration de la personnalité et du caractère de l'homme africain. Dans l'ensemble, les épigraphes des romans exorcisent ce désastre et ce chaos sociopolitiques en ayant recours à tout un arsenal d'actions de démythification et de démystification du pouvoir despotique placé sous le signe de la tradition et de la vérité existentielle.