Rayon Archéologie historique et épigraphie
Relations économiques et pressions militaires en Méditerranée orientale et en Libye au temps des pharaons : histoire des importations égyptiennes des résines et des conifères du Liban et de la Libye depuis la période archaïque jusqu'à l'époque ptolémaïque

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 337 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 15cm X 21cm
ISBN : 978-2-915840-05-6
EAN : 9782915840056

Relations économiques et pressions militaires en Méditerranée orientale et en Libye au temps des pharaons

histoire des importations égyptiennes des résines et des conifères du Liban et de la Libye depuis la période archaïque jusqu'à l'époque ptolémaïque


Paru le
Broché 337 pages

Quatrième de couverture

Les bois et les résines des conifères de la Méditerranée orientale et de la Libye furent importés en Égypte dès l'époque archaïque. Les mentions de ces arbres et de leurs produits dans les inscriptions de la période pharaonique et les toponymes étrangers qui leur sont associés dans ces mêmes inscriptions témoignent de la réalité et de l'importance des relations politiques et économiques ayant existé entre l'Égypte des pharaons et ses plus ou moins proches voisins du monde méditerranéen. L'abondance de la documentation concernée et sa répartition dans le temps classent toutes ces mentions botaniques et géographiques parmi les témoignages les plus sûrs que peut rechercher l'historien.

Les noms égyptiens des conifères de la Méditerranée orientale et de la Libye étaient mal reconnus jusqu'à présent. Un premier travail d'identification a permis de faire correspondre les renseignements géographiques donnés par les textes avec la géographie botanique des espèces nommées dans ces mêmes textes. Sont ensuite étudiées les principales réalisations en bois de conifère de la sphère royale ou non : mâts des pylônes des temples, portes, colonnes et toitures des temples, bateaux... Les témoignages égyptiens sur les importations de bois de conifères couvrent toute l'histoire égyptienne avec des différences selon les bois importés et selon les époques. À l'Ancien et au Moyen Empire, l'usage des bois de conifère répondait avant tout à des nécessités économiques et pratiques : mobilier, portes, toitures et colonnes en bois des sanctuaires, construction de bateaux. Dès le Nouvel Empire, les Égyptiens ont ajouté des constructions de prestige : mâts à banderoles des pylônes des temples, certaines barques construites pour les dieux, comme Ouserhat-Amon, la grande barque en sapin-de-Cilicie du dieu Amon. Les portes des temples, à leur tour, furent traitées comme de véritables oeuvres d'art où étaient mêlés bois et métaux précieux. Au Nouvel Empire, époque qui nous a laissé la documentation la plus complète, si à ces constructions en bois correspondent des aspects symboliques et religieux indépendants, les inscriptions les concernant relèvent d'une phraséologie commune qui témoigne de l'existence d'une sorte de charpenterie royale de prestige, essentiellement tournée vers des réalisations dont la fabrication et le renouvellement démontrent concrètement la continuité du pouvoir que Pharaon exerce sur les contrées étrangères productrices de bois d'oeuvre.

En respectant l'ordre chronologique, depuis la période thinite jusqu'à l'époque ptolémaïque, il est possible de proposer une interprétation historique complète de la documentation. Les textes de l'époque archaïque et de l'Ancien Empire où la Libye tient une place inattendue comme source d'approvisionnement, fournissent des renseignements majeurs sur les résines et les onguents connus par les Égyptiens. Quelle que soit l'époque considérée, l'analyse des contextes concernés et les identifications botaniques et géographiques autorisent des interprétations historiques nouvelles ou qui reposent sur des données plus sûres. On voit ainsi comment la domination égyptienne sur le Liban, une des principales et surtout une des plus accessibles sources de bois d'oeuvre du Proche-Orient ancien, permet aux pharaons non seulement de promouvoir l'activité des arsenaux de l'Égypte, mais encore de contrôler la construction des flottes marchandes et militaires de la Méditerranée orientale. L'Égypte du Nouvel Empire saura en tirer pouvoir et richesse. C'est cette histoire à la fois économique et politique qui se lit dans la documentation rassemblée ici.

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Du même auteur : Thierry Bardinet