Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 258 pages
Poids : 322 g
Dimensions : 14cm X 22cm
ISBN : 978-2-35748-120-6
EAN : 9782357481206
La féroce ignorance
Quatrième de couverture
Freud fut un critique sévère de la religion. Il en répertoria les effets nocifs sur les subjectivités puisqu'elle réduit la curiosité intellectuelle dont les racines sont sexuelles, favorisant l'éclosion des névroses. Il l'aborda néanmoins comme l'un des modèles - avec la magie, la science, la philosophie et l'art - de traitement collectif du malaise inhérent au vivre-ensemble. Il en vint ainsi à reconnaître deux traits essentiels propres au(x) monothéisme(s).
Le premier trait procède de son hypothèse selon laquelle l'identité des Juifs se fonde sur Moïse, qui était égyptien : cet écart, repéré à l'origine du monothéisme, inscrit un point d'altérité dans l'intimité de l'identité subjective (c'est l'autre, dans son irréductible altérité, qui m'assure de mon identité). Le second trait est lié à la « promotion du lien paternel » (Lacan, 1960) propre au monothéisme : la fonction paternelle implique en effet un saut hypothérico-déductif, autrement dit un premier pas épistémique, puisque le père échappe aux évidences du lien maternel fondé, comme ledit Lacan, sur une « carnalité manifeste ». Il es ainsi possible de déduire de Freud que ce sont ces deux écarts - interne et externe au sujet - qui ouvrent des perspectives critiques au coeur des deux religions monothéistes étudiées par Freud et Lacan. L'Église catholique et le judaïsme. Tous les monothéismes ouvrent-ils à ces deux écarts, interne et externe, propices à du sujet critique ?
Sous le mode d'une dialogue entre la psychanalyse et les autres disciplines des humanités, le présent ouvrage propose de répertorier l'écheveau de mutations qui ont affecté au long de l'histoire et plus particulièrement dans la période contemporaine, les religions, le lien social et le sujet qui s'y loge, de façon à tracer des pistes de réflexion quand à ce qu'il est advenu du sujet critique et du projet d'émancipation porté par la modernité.