Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 64 pages
Poids : 149 g
Dimensions : 14cm X 22cm
EAN : 9782711852796
Quatrième de couverture
Bethsabée tenant la lettre du roi David
Que disent les corps des contemporains de Rembrandt et Vermeer, tels que nous les voyons sur les images parvenues jusqu'à nous ? Les tentatives pour élucider les rapports entre l'apparence extérieure des personnes et leurs émotions, l'idée même qu'elles se font de leur intériorité, se multiplient chez les historiens du XVIIe siècle hollandais. Le Siècle d'or adopta, en effet, mais pour le transformer, l'héritage d'Érasme et de Castiglione quant à l'éducation et au comportement souhaitable des élites. C'est un pan entier de la culture hollandaise qui est en jeu : il s'agit rien de moins que du problème de l'étiquette en république.
La nudité et sa représentation en peinture forment-elles, à cet égard, un champ clos ? Le fait que des écrivains hollandais du Siècle d'or, fustigeant l'immoralité du regard porté sur la peinture, aient pris pour exemple la figure biblique de Bethsabée, alors présentée comme suprême tentatrice, n'est pas à sous-estimer... Bethsabée tenant la lettre du roi David, nu grandeur nature peint par Rembrandt en 1654, peut et doit être abordé à la lumière de ces valeurs. En quoi la toile du Louvre se démarque-t-elle justement des représentations traditionnelles de l'histoire de David et Bethsabée ? Pour le comprendre, cet ouvrage tâche de situer la Bethsabée dans la quête artistique du maître d'Amsterdam. Or, cette quête n'est compréhensible qu'après avoir identifié les préjugés voilant le tableau à nos yeux : mythes nés au XIXe siècle sur Rembrandt, sa vie et son génie, mais aussi présupposés actuels sur le corps féminin. Comment donc accéder à la beauté et à l'éloquence de cette peinture religieuse ? Savons-nous encore l'admirer ?