Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 919 pages
Poids : 1135 g
Dimensions : 15cm X 24cm
ISBN : 978-2-204-08745-2
EAN : 9782204087452
Remi de Reims
mémoire d'un saint, histoire d'une Église
Quatrième de couverture
Remi de Reims
Mémoire d'un saint
Histoire d'une Église
Qui n'a jamais entendu parler de Clovis ? Le roi franc appartient à la culture historique commune : la bataille de Tolbiac, le baptême reçu à Reims, la victoire sur les Wisigoths à Vouillé (507) sont les jalons bien connus de la création du royaume de Francie. Face à lui, la figure de son baptiste semble bien terne : Remi, évêque de Reims (m. 533/535), est-il autre chose qu'un serviteur du roi mérovingien ? Cette enquête, menée sur le temps long, apporte des réponses nuancées. Elle dessine d'abord le portrait de Remi en représentant d'une petite élite gallo-romaine. Dès son décès ensuite, elle suit la création du souvenir du saint évêque, qui mêle des considérations religieuses et sociales : au VIe siècle, ses héritiers encouragent la célébration d'un culte aristocratique tandis que l'évêque de Reims le promeut auprès d'un public plus populaire. Jusqu'à la prise du pouvoir par les Pippinides, la dévotion à saint Remi n'est pas le propre des rois mais des aristocrates qui font de l'évêque de Reims leur père et patron. La rédaction par l'archevêque Hincmar (845-882) d'une monumentale Vie de saint Remi bouleverse cette dévotion rémigienne : le texte hagiographique sert désormais de support à la diffusion d'un projet politique de monarchie contractuelle. Passé l'an Mil, enfin, hagiographie et historiographie divorcent : le culte du saint évêque, toujours vivace à Reims, reste conservateur et d'intérêt local, tandis que son histoire, propagée dans le royaume entier dans une version figée qui donne au baptême de Clovis toute son importance, ne sert plus qu'à justifier le droit des archevêques de Reims à sacrer les rois de France. En suivant, du VIe au XIe siècle, la transmission du souvenir de saint Remi et l'élaboration de sa légende écrite, cette étude propose une réflexion sur la construction, puis la dissociation, d'une mémoire religieuse et d'une histoire politique.