Respire !

Respire !

Une veille de fête des mères ensoleillée. Un tsunami me plonge dans la torpeur : mon petit frère, papa, fils, époux a été assassiné ce matin.

Cet opus n'est pas pathétique, ne t'inquiète pas. J'y souligne la dureté de la perte d'un être cher face à un monde capitalisé qui ne te donne pas le temps de te relever. Une justice lente, gauche dans sa communication. Des juges aussi vieux que les échafaudages du palais de Justice qui prennent des décisions pesant sur l'avenir d'une famille entière. Sans jugement, ce jour-là nous avons pris perpétuité. Nous porterons notre douleur sans fin.

J'ai été toute ma vie résiliente mais durant deux ans, j'ai encaissé sans pouvoir broncher. J'ai failli à plusieurs reprises baisser les bras mais trois petites orphelines avaient besoin de leur tante et, au fond de moi, la vie n'était pas complètement éteinte. Des médocs pour dormir, des vitamines pour rester éveillée. Un deuil est personnel. Non, ça ne va pas mieux.

Durant deux ans, j'ai cherché le sens de la vie. Aujourd'hui je l'ai assimilé, c'est tout droit. Ça ne sera plus jamais comme avant, ça sera comme après.