Rayon Sociologie du milieu scientifique
Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, n° 101-102. Sciences, savoirs modernes et pouvoirs dans le monde musulman contemporain

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 389 pages
Poids : 890 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782744904110

Sciences, savoirs modernes et pouvoirs dans le monde musulman contemporain

Chez Edisud

Série | Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée
Paru le
Broché 389 pages

Quatrième de couverture

À partir du début du XIXe siècle, les sciences et les savoirs modernes développés en Europe occidentale depuis le XVIIe siècle font irruption dans la plupart des sociétés du monde musulman. Des institutions nouvelles sont créées qui développent et enseignent les sciences, des activités inexistantes ou très peu répandues émergent et prennent l'allure de professions nouvelles, des administrations se mettent en place qui ont pour tâche d'organiser ces activités, des mouvements d'hommes se dessinent dont le but est l'acquisition, le transfert ou l'enseignement des savoirs modernes.

On s'est souvent penché sur les réactions et les tentatives d'ajustement culturel face au défi que représentait cette modernité envahissante. Dans les périodes les plus récentes, on s'est interrogé sur la contribution des sciences modernes au développement économique des pays de la région. En revanche, les interactions entre ce processus de construction des sciences et les systèmes de pouvoir en place dans les pays musulmans ont moins souvent été au centre de questionnements. Les pouvoirs des pays musulmans n'auraient-ils joué qu'un rôle mineur ? La structuration des sciences modernes dans le monde musulman relèverait-elle d'un processus réactionnel dans le meilleur des cas, relativement passif, et en tout cas largement déterminé par des causes extérieures ?

Diverses recherches invitent à relativiser cette perception en mettant à jour les liens étroits qui unissent la construction des sciences modernes et l'évolution des modèles politiques, notamment celui de l'État en pleine transformation à cette période. Depuis le Maghreb jusqu'à l'Indonésie, en passant par l'Égypte, le Machreq et la Turquie, les textes rassemblés dans ce volume s'interrogent sur les évolutions croisées des sciences modernes et des pouvoirs au cours des deux siècles écoulés et proposent plusieurs pistes de questionnement. Comment les politiques de la science participent-elles d'un travail de l'État sur lui-même - beaucoup plus que sur la société - pour se construire et se moderniser ? Comment ce processus crée-t-il des groupes sociaux nouveaux que les pouvoirs politiques tentent de s'allier et de contrôler, renouvelant - notamment à travers la fonction publique de la science - le type de rapport aux instances gouvernantes ? Dans quelle mesure la période coloniale brise-t-elle l'émergence de modèles originaux tout en laissant une empreinte durable ? Comment enfin, à la crise de l'État et aux modifications des conditions d'exercice du pouvoir dans ces pays correspond une crise de la science et des professions qui en sont les porteuses ?

Avis des lecteurs