Rayon Histoire de la littérature
Revue Fontenelle, n° 5. Fontenelle et les Lumières

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 247 pages
Poids : 407 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-87775-449-1
EAN : 9782877754491

Fontenelle et les Lumières


Série | Revue Fontenelle
Paru le
Broché 247 pages

Quatrième de couverture

De près cette affaire-là, mon coeur m'a dit que j'ai un rival, mais je ne crois pas légèrement mon coeur ; car il me dit, par exemple, que vous devriez m'aimer et cependant m'aimez-vous ? À la même. Je ne doute plus que je n'aie un rival ; il se déclara hier par la mauvaise humeur où il fut de me voir longtemps chez vous. J'admire comme vous avez pris votre temps juste, pendant mon absence, pour vous faire aimer de lui. Je gage que si j'eusse été présent, il n'eût jamais osé songer à vous ; il eût vu de quelle manière je vous aime, et il n'eût pas cru pouvoir vous aimer autant. Aussi comme vous savez que j'épouvante ceux qui voudraient s'engager à vous, vous profitez de mon éloignement pour faire des conquêtes ; mais je vais me montrer à mon rival avec toute ma passion. Du moins s'il a votre coeur, j'empêcherai qu'il ne l'ait à bon marché ; peut-être l'inclination que vous eussiez eue pour lui, eût été cause que vous n'en eussiez exigé qu'une tendresse légère, et que vous eussiez suppléé par votre bonté ce qui eût manqué à son amour. Mais quand il verra le mien, il faudra bien qu'il tâche à l'égaler, et il aurait honte d'être préféré à un homme qui vous aimerait plus que lui. Ainsi par mes soins et mes assiduités, je pousserai votre coeur au plus haut prix qu'il se pourra, et vous m'aurez l'obligation d'être plus tendrement aimée par le rival que vous venez de me donner. Si vous étiez bien raisonnable, vous me tiendriez compte, non seulement de mon amour, mais encore du sien. J'aurais droit de vous demander cette double reconnaissance : cependant comme je veux être généreux, je consens que vous ne me payiez que ma tendresse, et que pour celle de mon rival, vous n'y songiez point du tout. À la jeune Anglaise. Il court un bruit de vous, Mademoiselle ; on dit que vous êtes aimée d'un cavalier anglais, et que vous n'êtes pas mal disposée pour lui. Vous moquez-vous ? Fallait-il passer la mer pour venir aimer un Anglais en France ? Quel profit tirez-vous de votre voyage ? Voilà ce qui fait souvent qu'on perd la peine qu'on a prise d'aller dans des pays étrangers, on n'y voit que des gens de sa nation. Eh, du moins donnez-nous le temps que vous passerez chez nous. Je vois bien que l'Angleterre a grand peur que vous ne lui échappiez, puisqu'elle vous tient toujours par un amant anglais. Mais vous faites une insulte cruelle à la France, dont vous venez mépriser tous les cavaliers. Prenez garde à vous, la France n'est point aujourd'hui sur le pied qu'on se

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