Rien n'est plus secret qu'une existence féminine

En 1929, Marguerite Yourcenar publiait son premier récit, Alexis ou le Traité du Vain combat, titre en écho au Traité du Vain désir, une œuvre de jeunesse d'André Gide. Il s'agit d'une lettre qu'écrit Alexis de Gera à sa jeune épouse, Monique, pour tenter de lui faire comprendre ce qui l'avait amené à la quitter. Longue lettre dans laquelle il décrit son vain combat contre son homosexualité sans pour autant jamais nommer ainsi son penchant naturel.

Dans sa préface à la réédition de cette première œuvre, l'auteur déclarait : «J'ai parfois songé à composer une réponse de Monique qui, sans contredire en rien la confidence d'Alexis, éclairerait sur certains points cette aventure, et nous donnerait de la jeune femme une image moins idéalisée, mais plus complète. J'y ai pour le moment renoncé. Rien n'est plus secret qu'une existence féminine.»

Jean-Pierre Lebrun s'est risqué à écrire ce qu'aurait pu être cette réponse.