Rigor mortis

«C'est une simple photographie, à première vue un cliché de presse banal : un personnage célèbre en plan américain. Truffaut est pris de face, il se tient droit et raide devant un fond indistinct.

Je n'ai pu m'empêcher de penser à ces tableaux de genre qui furent très en vogue au XVII^e siècle, que l'on appelle des vanités, et où, au milieu de la représentation des richesses et des plaisirs, le peintre glissait une image symbolique de la mort pour rappeler la précarité de la condition humaine et la futilité des préoccupations terrestres.

C'est pourquoi j'aimerais que Lambours me photographie. Non par narcissisme ou vanité, ni pour passer à la postérité immortalisé par quelque moderne Franz Hals, mais pour savoir, en regardant l'image qu'il aura faite de moi, ce que je cache.»