Romans noirs

Le Journal d'un salaud, écrit en 1940, se déroule intégralement à Marseille. On y suit la vie et les réflexions d'un certain Boudot de la Mothe, qui se définit lui-même comme un «élégant petit fripouillard». Grand amateur de femmes, de bonne chère et de petites combines pas très propres, il a choisi son camp : celui de ceux qui se serviront de la guerre pour faire fortune et régler leurs comptes avec la vie. Le Journal d'un salaud dépeint, dans une atmosphère des bas-fonds marseillais, les tribulations d'un homme pris au piège de sa passion pour les femmes et des atmosphères douteuses.

La Culbute, c'est la suite et la réalisation des ambitions du personnage. Boudot de la Mothe est monté à Paris et, dans une capitale aux mains des Allemands, il trahira, «donnera» ses voisins, ses amis, ses conquêtes.

Deux romans d'une acuité psychologique et d'une causticité magistrales ; le roman d'une guerre, une guerre en sous-sol, qui ne tue pas, mais détruit les hommes et leur moralité.

Au passage, défilent entre ces lignes les images toutes cinématographiques d'un Paris occupé, le Paris des «zazous», des «swings», des «dévoyés», des «égarés», de ceux qui ont cru que les Allemands gagneraient la guerre et qu'il fallait s'entendre avec eux.

Ceux deux livres assemblés forment une sorte de polar littéraire et psychologique en même temps qu'un reportage brillant et très réel des années d'occupation.