Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 238 pages
Poids : 298 g
Dimensions : 14cm X 23cm
ISBN : 978-2-228-90506-0
EAN : 9782228905060
Romantisme et critique de la civilisation
Quatrième de couverture
Critique de la politique Payot
Grâce à sa diversité, ce recueil devrait permettre au lecteur de mieux percevoir les différents visages de Walter Benjamin, le critique littéraire toujours soucieux de ne pas séparer la littérature de l'histoire, le philosophe dont la pensée flânant loin des corpus consacrés affronte des problèmes souvent peu traités, le « pêcheur de perles » (selon Hannah Arendt) à qui son intimité avec la littérature allemande permet de « sauver » des textes aussi beaux que puissants et, enfin, le théoricien critique réfléchissant sur les tendances du présent au regard de l'émancipation. Si le présent volume est composé de textes de Walter Benjamin inédits en français ou introuvables, car publiés dans des revues confidentielles ou difficiles à consulter, il ne s'agit pas pour autant de curiosa. Ces essais, en effet, sont porteurs, à des degrés divers, d'une critique authentique et radicale de la civilisation capitaliste-industrielle moderne.
Que ce soit à propos des armes chimiques des guerres futures ou de la condition des ouvriers dans l'Allemagne nazie, la plupart de ces écrits portent un regard lucide, ironique ou tragique, sur le monde « civilisé » du XXe siècle - et parfois sur ses origines dans les guerres de conquête du XVIe siècle. Cette critique peut prendre des formes diverses, littéraires, théologiques ou philosophiques ; elle puise à trois « sources » principales : le messianisme juif, le romantisme allemand et - à partir de 1925 - un marxisme non étranger à l'esprit de l'utopie. Cultivant avec soin une certaine forme d'inactualité, l'approche de Walter Benjamin n'est pas moins chargée de Jetztzert, d'actualité, de présent, une actualité qui ne demande qu'à exploser en ce début de XXIe siècle.
La référence au romantisme est présente tout au long de cet itinéraire et n'a pas été effacée par la découverte de Marx ou celle de Lukacs, ni par la participation à l'Institut de recherche sociale dont le présent volume contient une précieuse analyse. Depuis le texte de jeunesse intitulé « Romantisme » jusqu'au compte rendu du livre d'Albert Béguin, L'Âme romantique et le rêve (1939), en passant par les textes sur Johann Jakob Bachofen, Ernst Theodor Amadeus Hoffmann et Franz von Baader, Walter Benjamin ne cesse de construire, avec les pièces du kaléidoscope romantique, ses propres figures de la subversion culturelle.