Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 263 pages
Poids : 500 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782951956520
Quatrième de couverture
Le rubis est la dernière goutte de vin rouge, renversée sur l'ongle du pouce pour montrer que le verre est vide. Au XVe siècle, quand le petit verre commence à remplacer la coupe collective, on ne dispose pas encore de verre individuel. Il est donc poli de le vider totalement avant de le passer à son voisin. Chez les blanchers chamoiseurs (1840), cette coutume évite de tacher la nappe rituelle (quadrangulaire). La tache de vin est l'image des paroles indiscrètes, «qui une fois qu'elles nous échappent, s'étendent et volent de bouche en bouche sans qu'il soit possible de les retenir».
Le rubis devient donc le symbole du secret, qui ne doit être ni vendu, ni livré, mais «déchiré par les dents» avec une formule rituelle (1766) : «Voilà un rubis, s'il étoit sur le pont de Paris, vaudrait cent mille livres, et s'il étoit sur celuy de Lyon, vaudroit cent millions. Mais veu qu'il n'est ny sur le pont de Paris, ny sur celuy de Lyon, toi, rubis, tu ne passeras plus avant ; tu seras déchiré par mes dents».
Mais il est aussi le symbole de ce qui reste à faire dans l'ouvrage commencé, et rappelle aux compagnons que la perfection n'est jamais atteinte, comme le verre que l'on a bu n'est jamais vraiment vide.
Poésie du vide et du plein, de l'amour et du partage, épopée moderne des corps et des villes, Rubis sur l'ongle de Werner Lambersy marque le retour d'une poésie longue en bouche que l'on prend plaisir à savourer comme un grand millésime.