S'il ne reste que l'amour

Voilà près de trente ans, Han Suyin rencontre Vincent. C'est aussitôt la grande passion mais difficile : cette famille de catholiques de l'Inde du sud accepte mal l'arrivée de cette Chinoise taoïste et divorcée. Et l'hostilité est plus grande encore chez les enfants envers cette femme venue, comme on dit, briser le foyer familial.

Parmi eux, c'est Peter, le second des fils, qui vit le plus mal la séparation de ses parents, et ce, malgré les efforts constants de Han Suyin. Elle le pousse à poursuivre ses études, et c'est alors qu'il est ingénieur en Iran, qu'un jour d'août 1977, il est terrassé par une méningite tuberculeuse.

Après une description sobre mais impitoyable de ce que furent ces semaines dramatiques, Han Suyin raconte le lent retour à la conscience de celui-ci, les épreuves d'une rééducation qui ne sera que partielle. Peter ne redeviendra jamais un homme normal : sa maladie, cependant, favorisera un rapprochement inattendu entre le jeune infirme et sa belle-mère qui n'oublie pas qu'elle est aussi médecin.

Dans ce récit bouleversant sont évoqués des problèmes bien réels : la place des handicapés au sein d'une famille, les mariages mixtes, le mélange des cultures.

Han Suyin nous offre ici des réponses - ce qu'il faut faire s'il ne reste que l'amour - avec une pudeur, une sobriété qui rendent encore plus fort ce livre issu du plus profond de son expérience personnelle.