Salah Stétié, poète arabe

A la question posée par la revue Europe : «Comment vivez-vous ce que l'on pourrait appeler la question arabe ?», le poète Salah Stétié répond : «Gravement. Douloureusement. Dans un espoir cependant : les Arabes, pour ce qu'ils sont, méritent bien mieux que cette image d'eux-mêmes qu'on leur propose et à laquelle ils finissent par adhérer. Il faut dire que, cette image, beaucoup d'entre eux ont travaillé et travaillent encore à la confectionner. Oui, les Arabes, grand peuple dans l'Histoire, peuple de la parole et du Livre, doivent absolument être sauvés de cette conscience malheureuse où je les vois plonger de plus en plus. Il faut les y aider, pour le salut de tous.» Le sujet, comme on le voit, est vaste, grave de l'aveu même de Salah Stétié. Et dans son essai, Daniel Aranjo va à l'essentiel, au travers de quelques exemples forts ou de quelques situations-limites, procédant plus d'une fois à une intuition globale de l'œuvre et de la personnalité du grand poète libanais, mais aussi à quantité de rapprochements et de détours, pour mieux cerner l'arabité propre à Salah Stétié, toute d'ouverture et d'une saisissante et intense originalité.