Se souvenir de Pornichet

« Oh ! Vous savez, je n'ai pas grand-chose à vous dire... » C'est ainsi qu'ont commencé, presque invariablement, mes entretiens avec des anciens de la commune, entretiens destinés à recueillir des témoignages, retranscrits ou enregistrés, sur leurs souvenirs et ceux de leurs parents et grands-parents. Au moment de se quitter, une heure voire deux heures plus tard, une nouvelle rencontre paraissait naturelle tant il y avait de choses à dire, de documents à rechercher, de dates à préciser.

Les mémoires, comme anesthésiées, anéanties par un long sommeil, ne demandaient qu'à se remettre en route. Mais il faut savoir attendre, respecter les silences afin que peu à peu les idées s'enchaînent et que les souvenirs, tels des icebergs, livrent leurs richesses jusqu'alors gelées, insoupçonnables.

Le temps s'écoule, les silhouettes s'estompent et disparaissent, toutes ces femmes, tous ces hommes qui dans l'anonymat ont fait la diversité et la richesse de cette commune où il fait bon vivre trouveront ici quelques lignes destinées à leur rendre hommage.

La vérité historique n'est pas l'objet premier de ce livre, tant mieux si on s'en approche mais il nous a semblé plus important de retranscrire un ressenti, comment vivait-on à Pornichet au début du XX^e siècle ? Car si les anciens se demandaient bien « Comment vivront nos arrière-neveux en l'an 2012 !... » c'est au tour de ces derniers de se poser des questions aujourd'hui.