Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 357 pages
Poids : 623 g
Dimensions : 15cm X 24cm
ISBN : 978-2-7186-0931-7
EAN : 9782718609317
2000-2001
Quatrième de couverture
Le présent volume présente la seconde des deux années du séminaire que Jacques Derrida consacra au sujet de la peine de mort (en 1999-2000 et 2000-2001). Présenté intégralement dans le cadre du programme « Philosophie et épistémologie » à l'École des hautes études en sciences sociales à Paris, ce séminaire a aussi fait l'objet d'un enseignement aux États-Unis. Il précède immédiatement celui consacré à « La bête et le souverain » (2001-2003), déjà publié.
Voici le résumé qu'en donnait Jacques Derrida dans l'Annuaire de l'EHESS 2000-2001 :
Nous avons poursuivi les recherches engagées l'année précédente, en déployant les mêmes questions (autour de trois concepts : exception, souveraineté, cruauté) et en suivant les mêmes fils conducteurs. D'abord celui de la filiation onto-théologico-politique qui, à travers bien des différences, mais sans exception, a dominé tous les discours philosophiques comme tels sur la peine de mort, c'est-à-dire en faveur de la peine de mort : de Platon à Rousseau, Kant, Hegel, et au-delà, jusque dans la plus proche modernité.
Nous avons donc tenté d'analyser les raisons et les raisonnements qui ont assuré en profondeur (qu'il s'agisse de penser la « vie », le « vivant humain », la « souveraineté » ou l'« État », le « politique » en général) une permanence aussi imperturbable, une unanimité aussi remarquable et jusqu'ici peu remarquée.
Les discours de Kant et de Hegel ont été, de ce point de vue, au foyer de notre travail, qu'il s'agisse des débats avec Beccaria ou autour de la Révolution française, du régicide, de la Terreur ou de la grande tradition de la loi du talion. Au sujet de cette dernière, nous avons relu quelques textes bibliques et étudié les efforts pour la justifier et même y reconnaître, contre une certaine doxa traditionnelle, le principe même et l'origine de la justice, de Kant ou Hegel jusqu'à Lévinas (inclus).
Cette loi du talion est aussi une référence fondamentale dans le débat qui s'est amorcé entre la psychanalyse et le droit pénal. Nous avons interrogé, de ce point de vue, les projets de transformation du droit criminel par la psychanalyse (notamment les écrits de Reik et les déclarations que celui-ci fit au nom de Freud, en 1926, contre la peine de mort, dans Le Besoin d'avouer).
[...]
Au croisement des analyses concernant les États-Unis et d'une problématique psychanalytique, et tout en suivant une certaine « histoire du sang » [...], nous nous sommes aussi laissé guider par les trois questions suivantes, auxquelles nous avons tenté de donner un sens à la fois nouveau et spécifiquement coordonné à l'histoire des « crime et châtiment » : 1. Qu'est-ce qu'un acte ? 2. Qu'est-ce qu'un âge 3. Qu'est-ce qu'un désir ?