Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 385 pages
Poids : 660 g
Dimensions : 14cm X 22cm
ISBN : 978-2-296-03835-6
EAN : 9782296038356
Serfs et mainmortables en France au XVIIIe siècle
la fin d'un archaïsme seigneurial
Quatrième de couverture
Dans l'espace français à la veille de la Révolution, le droit seigneurial de mainmorte, principale survivance du vieux servage médiéval, est encore le lot de plusieurs centaines de milliers d'individus, dont il affecte la capacité successorale et plus généralement la vie quotidienne. Avec des modalités locales souvent différentes, un foyer puissant (en Franche-Comté et Bourgogne), sans omettre des ramifications non négligeables dans les États limitrophes.
Mais ses jours sont comptés. Depuis les Arrêtés de Lamoignon, ouvrage juridique pionnier de la fin du XVIIe siècle, et la législation antiservile lorraine de 1719, la condition mainmortable est de plus en plus remise en question, faisant l'objet de vives polémiques. Soit un véritable «procès», et un procès d'envergure, d'abord devant les hommes de loi, les érudits et les milieux gouvernementaux, puis assez vite devant l'opinion publique.
Accélérée par la célèbre campagne de Voltaire en faveur des «serfs» de la terre jurassienne de Saint-Claude et amplifiée par le contexte des Lumières, l'offensive contre la mainmorte et le servage résiduel aboutit dans un premier temps à l'édit d'affranchissement partiel d'août 1779, lui-même écho des édits sardes de 1762 et 1771. Avant de se terminer sèchement, une décennie après, par une abolition pure et simple, avec la Nuit du 4 Août et les décrets antiféodaux consécutifs. Ce sont les épisodes, idées et acteurs multiples de ce vaste procès public, trop méconnu et pourtant considérable, que le présent ouvrage s'efforce de faire revivre.