Simon-Mathurin Lantara (1729-1778)

Simon-Mathurin Lantara (1729-1778) est souvent présenté comme un précurseur des paysagistes qui, entre 1820 et 1870 environ, trouvant leur inspiration « sur le motif » dans la forêt de Fontainebleau, ont constitué ce qu'on appelle l'École de Barbizon. Cette réputation valait bien qu'un hommage lui soit rendu dans le musée consacré à cette école.

Cet ouvrage et l'exposition qu'il accompagne sont donc l'occasion de mieux connaître cet artiste qui, après une modeste carrière à Paris dans le troisième quart du XVIII^e siècle, a connu au siècle suivant une étonnante notoriété, reposant sur des anecdotes et des légendes véhiculées par des vaudevilles, romans et autres feuilletons, avant de retomber dans l'oubli ou du moins la confidentialité des cabinets d'amateurs.

C'est d'ailleurs cette notoriété passablement usurpée qui a en grande partie permis à Lantara, qu'on disait souvent, à tort, originaire de Fontainebleau et formé à son art « sans autre maître que la nature », de passer aux yeux des paysagistes du XIX^e siècle pour un de leurs prédécesseurs.

Ce livre permet donc de juger sur pièces, à travers dessins, peintures et gravures, de l'art de Lantara, qui composait de charmants paysages remplis de cascades, châteaux, fabriques et ponts rustiques, bien dans l'esprit de son temps. Mais il permet surtout, par une étude minutieuse des nombreux textes consacrés à l'artiste au XIX^e siècle, de comprendre comment s'est progressivement mise en place la « légende de Lantara ».