Sissi

«C'était au début des années vingt et Dahlia venait d'avoir Elisabetta, dite Élisabeth, et très vite surnommée Sissi. Dahlia pleurait tout le temps, et vérifiait sans cesse si Élisabeth respirait toujours. Elle était déprimée, et son mari ne la comprenait pas. Il avait fait la guerre et avait souffert. Il ne comprenait pas ses souffrances. Il la voyait, dans le petit salon aux fauteuils Louis XV, enfin genre, en bois verni, recouverts de velours marron à petites fleurs, inusable leur avait-on dit, il la voyait lorsque le soleil passait à travers les rideaux blancs brodés, il la voyait, pas coiffée et au bord des larmes, et il ne comprenait pas son malheur. Il prenait une cigarette et il sortait.»

Dans une atmosphère entre intimité et indifférence, ce sont trois générations de femmes qui vont s'affronter au sein d'une famille qui semble figée dans une sorte d'éternité bourgeoise.

S'affronter mais aussi se transmettre un héritage. Non pas d'argent, mais plutôt l'héritage d'une attitude par rapport au monde, faite d'humour et de tragédie. Une attitude que Sissi va transmettre à sa fille Annabelle, tout comme elle-même en a hérité de sa mère Dahlia.

Jusqu'à cette nuit de la Saint-Sylvestre 1999...