Rayon Mémoires, journaux intimes
Six mille lieux à toute vapeur

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 255 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 15cm X 21cm
EAN : 9782850230981

Six mille lieux à toute vapeur


Paru le
Broché 255 pages
préface Marc du Pouget

Quatrième de couverture

Chicago est un frappant exemple de la volonté et de la puissance de la civilisation dans l'ouest ; c'est une ville aux rues larges, aux maisons de pierre, de brique et de bois, qui s'est élevée comme par enchantement sur l'emplacement d'une vaste forêt dont les fûts rasés se voient encore dans les faubourgs. En 1838, il n'y avait là qu'un petit fort en terre et en madriers, habité par une vingtaine de soldats, pour protéger la frontière contre les Indiens. A présent c'est une riche et puissante cité qui compte plus de cent vingt mille âmes, c'est la capitale de l'ouest, et après New-York la ville la plus importante que nous ayons rencontrée.

Voilà vraiment le beau, le grand côté de l'Américain ! C'est, en vingt ans, de savoir changer la face de toute une contrée. On est surpris, je te l'assure, quand on vient de franchir les immenses régions encore désertes que nous laissons derrière nous, de tomber au milieu de ces rues populeuses, flanquées de maisons collées en bloc, qui poussent à vue d'oeil. Les convois de marchandises emportés par la vapeur qui traversent la ville sur quatre voies, les ponts de fer qui tournent sur eux-mêmes pour laisser passer des maisons flottantes, les processions d'omnibus et de chariots qui interceptent seuls l'élan d'une foule grouillante et vivace, c'est un contraste que l'Amérique seule peut offrir ...

Visite dans une fabrique de moissonneuses et de batteuses. Ces machines, destinées à remplacer les bras insuffisants sur ces vastes espaces, sont établies à bon compte au moyen de la vapeur, et vendues très bon marché en comparaison du prix élevé de toutes choses aux Etats-Unis. On m'a dit qu'une seule fabrique n'en écoulait pas moins de sept mille par année. Nos paysans, si arriérés, ne voudraient pas croire à une telle consommation, eux qui réfléchissent trois ans avant de se décider à ne pas défricher un pacage pour le convertir en blé ou en prairie, eux qui ne veulent pas de chemin de fer parce que ça coupe les héritages et fait renchérir les denrées. Je leur conseille de pourrir sur leur sol berrichon et de ne jamais venir ici. J'en voudrais cependant voir un dans ces greniers à blé de six étages, d'où les torrents de froment coulent en cascade sur des bateaux qui, sans relâche, viennent le recevoir et vont le porter à tous les bouts du monde. Bravo, la grande Amérique ! C'est vraiment ici qu'elle se dresse de toute sa taille et s'étale dans toute sa splendeur agricole, la future nourrice de l'Univers !

Avis des lecteurs

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