Fiche technique
Format : Relié sous jaquette
Nb de pages : 367 pages
Poids : 2348 g
Dimensions : 24cm X 32cm
ISBN : 978-2-37666-042-2
EAN : 9782376660422
Slavik
les années drugstore
Quatrième de couverture
Slavik a régné sur Paris pendant près d'un demi-siècle jusqu'au tournant des années 2000.
Né en 1920, Wiatscheslav Vassilieff, émigré russe, étudie à l'École nationale supérieure des arts décoratifs et à l'Idhec avant de collaborer comme décorateur avec Cassandre, Jacques Adnet, Serge Lifar.
Remarqué pour son oeuvre de peintre aux accents surréalistes, il devient décorateur aux Galeries Lafayette à partir de 1943 et est chargé, en 1954, par Marcel Bleustein-Blanchet de diriger le département d'esthétique industrielle qu'il vient de créer chez Publicis. Suite au succès du Drugstore des Champs-Élysées (1958), de Saint-Germain-des-Prés (1965), et du Pub Renault (1963), dont il conçoit les espaces et la décoration, et à partir de 1968, il se consacre à l'aménagement de restaurants, de bistros, brasseries, pubs, bars, night-clubs, magasins, boutiques. Les familles Richard, Bras, Taittinger, Sfez... font appel à lui. Designer poético-commercial, il invente plus de trois cents décors, en France et à l'étranger, dans lesquels il mélange avec un éclectisme joyeux inspiration Art nouveau, esprit slave, influences anglo-saxonnes et modernité. Avec Michel Oliver, il conçoit des chaînes populaires de restauration, telle L'Assiette au boeuf, qui démocratisent la qualité et la beauté. Le Jules Verne de la tour Eiffel, réalisé en collaboration avec l'architecte Jean-Jacques Loup, Le Bistrot de Paris, le Pub Winston Churchill, la London Tavern, la brasserie et le restaurant du Lutetia, Le Dôme seront pendant des décennies des repères incontournables de la vie parisienne.
« Né en janvier 1920 sous un ciel dissonant de guerres, massacres, famines, et en l'absence définitive de mon père pris aux feux des combats : je fus désélevé par ma mère seule dans le froid, les ténèbres et la famine du Grand Nord de la révolution russe.
J'ai vécu ainsi, en apatride, fuyant dans l'errance polaire de Pétersbourg à Berlin et enfin Paris. Abonné durant toute ma jeunesse au dressage paramilitaire russe, c'est-à-dire, primaire et brutal, je devins rapidement solitaire, réfractaire, mythomane, insoumis, réaliste et combatif. Aujourd'hui, à quelques jours de mes quatre-vingts ans, j'ai changé : je suis toujours solitaire mais en plus, dépouillé, endurant, chercheur inépuisable et symboliste-saint-simonien-triphasé, j'ai acquis la certitude que ma seule religion, ma seule philosophie, mon seul dogme, c'est l'amour. Tout le reste, je suis capable de le trahir, si la passion me transporte vers un nouveau monde, vers le rêve de la vie, seul espace où doit se tenir tout artiste, tout poète, tout créateur subjugué. »
Slavik, décembre 1999