Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 187 pages
Poids : 360 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-87754-282-1
EAN : 9782877542821
Sourires d'Orient et d'Occident
Quatrième de couverture
Sourires d'Orient et d'Occident
Académie des inscriptions et belles-lettres
II faut distinguer le sourire du rire. Certes, les langues romanes l'ont subordonné au rire. Mais beaucoup d'autres langues ont deux verbes distincts, comme le grec où meidiáô s'oppose à geláô. Et ces verbes divergent encore par leurs extensions sémantiques. Le sanscrit hasati « rire » oriente vers l'idée de dérision, smayate « sourire » vers l'étonnement, l'émerveillement. D'un monde à l'autre, d'une époque à l'autre, les codes littéraires modifient les fonctions du sourire. Dans le Veda il est l'apanage de l'aurore. La littérature sanscrite, de toutes les littératures la plus codifiée, attribue la couleur blanche au sourire et à la renommée. Il juxtapose l'éclat des dents et le rouge de la lèvre, « une goutte de rosée sur une feuille nouvelle au teint de cuivre ». Proust rencontre le regard de la duchesse de Guermantes « ensoleillé d'un sourire bleu comme une pervenche incueillissable ». Les arts plastiques donnent une place première ou en retrait à la représentation du sourire. Ils reflètent la diversité des cultures. Le sourire, qui est le fait de belles exceptions dans l'art occidental, est omniprésent dans l'art khmer. Mais quelle est la signification du sourire ? L'ange de Reims et les apsaras d'Angkor fêtent la gloire de Dieu. Il y a le sourire de l'ivresse du faune, la joie du triomphe de Siva dansant. Des sourires sont proprement énigmatiques.