Sous le nopal

Sous le nopal

La Terre, nous le savons tous, se précipite vers une fin prochaine. Il est évident que sa vieille écorce craque de tous côtés, mais tout à notre effroi, nous ne voyons pas que la course à la survie par l'évolution est engagée.

Et la Terre se brise. C'est un Darwin fou qui en sonne le glas, le bras armé des épines d'un nopal, les yeux emplis d'une farandole étoilée de parc d'attractions.

Emportés avec le sommet d'un pic andin arraché à l'attraction terrestre, une poignée de presque humains va réinventer un monde de dérive dans l'espace. Sous l'influence des végétaux andins emportés avec eux, ils vont rêver un futur bleu. Pendant ce temps, d'autres, sans doute humains, vont réussir à survivre sur la planète blessée. Ils vont rebooter au fil des siècles une société différente.

Deux mondes, deux branches de l'évolution que nous suivons à travers des personnages attachants et effrayants.

Une brillante fable philosophique, tour à tour colorée et optimiste puis acide et noire, comme seule le permet la science-fiction, sans aucun formalisme qui pourrait enfermer les écrits dans un carcan trop étroit.

Ce roman développe une science-fiction prospective et critique. L'évolution de l'humanité est un thème de fond de ce genre littéraire. Depuis des siècles, de très nombreux auteurs nous ont livré leurs visions. Certaines sont devenues si classiques qu'elles ont été naturellement adoptées par tous, et sont de fait très stéréotypées. Sylvie Taussig nous livre une vision qui tranche. Inspirée par la poésie et la folie, ses écrits nous racontent que la technologie délire au-delà du supportable, que notre société trébuche sur la beauté et s'empêtre les idées dans une philosophie de parc d'attractions. Une vision qui écorche et rafraîchit.