Collection(s) : Renaissance et âge classique
Paru le 05/01/2006 | Broché 300 pages
Public motivé
édition Institut Claude Longeon renaissance et âge classique
L'amour, pour Spinoza, est «une joie accompagnée de l'idée d'une cause extérieure». Cette définition frappe par sa simplicité lumineuse, mais aussi par une singulière pauvreté, comparée à la complexité de l'expérience amoureuse, qui mêle jouissance et souffrance, plénitude et manque. Est-ce à dire que pour Spinoza tout amour est exempt de tourments, et qu'il a ignoré le malheur d'aimer? En réalité, c'est justement parce que l'amour se définit comme joie qu'il peut être source de malheur: s'il n'était pas joie, nul ne s'attacherait autant à des objets au point de courir à sa perte. Par conséquent, sans amour, point de malheur, mais aussi, point de salut. Le problème premier du spinozisme peut ainsi être formulé en ces termes: à quel objet faut-il nous attacher par amour?
Le présent ouvrage se propose d'éclairer la nature de l'amour et de montrer comment il varie selon ses différents objets: amour du corps, du prochain, de la patrie, et de Dieu. Des «amours de jeunesse», marquées par Descartes et Léo, l'Hébreu, aux oeuvres de la maturité, il s'agit de restituer aussi bien l'évolution interne du concept que le contexte historique qui a présidé à sa constitution.