Subjectivité et sciences humaines

Toutes les sciences humaines partent d'un sujet: sujet épistémique, sujet de l'action, sujet éthique, sujet culturel... Mais, paradoxalement, alors que la question du sujet ne cesse de se poser, les épistémologies objectivistes recommandent de se méfier de la subjectivité. Cette négation du sujet a trouvé différentes formulations classiques notamment dans le structuralisme, l'objectivisme durkheimien, ou l'empirisme sociologique. Aujourd'hui pourtant de plus en plus de démarches théoriques procèdent à un «retour au sujet» et à une réaffirmation de son rôle constituant, aussi bien dans la production et la réception des savoirs que dans la création des oeuvres culturelles ou la responsabilité de l'action.

Cet ouvrage qui s'inscrit dans le champ de la sociologie des systèmes de pensée, pose la question fondatrice des conditions de possibilité de la connaissance en sciences humaines à partir des acquis de la phénoménologie, de la sociologie compréhensive et de l'ethnopsychanalyse: primat du sujet constituant, historicité du monde vécu, conflit des interprétations, auto-réflexivité... S'ouvre ainsi un nouveau champ du savoir articulant de manière complémentariste les disciplines universitaires, les méthodes et les paradigmes: la recherche métasociologique.