Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 496 pages
Poids : 444 g
Dimensions : 13cm X 20cm
ISBN : 979-10-392-0412-5
EAN : 9791039204125
Quatrième de couverture
Printemps 1940. Sur les routes de France, dans un chaos indescriptible, des millions de familles fuient l'avancée allemande. Dans le village où elle s'est repliée avec ses filles, bientôt soumise aux restrictions infligées aux juifs, Irène Némirovsky, après des mois d'angoisse, prend le pari de transformer en fiction l'invasion du pays. Elle est convaincue d'écrire, sur ce sujet, son Guerre et Paix. Elle y montrera toute une société rendue à l'état sauvage et contera l'idylle impossible d'une jeune Française et d'un lieutenant allemand.
Suite française est aussi la chronique romancée de l'occupation du village où Irène Némirovsky sera arrêtée par la gendarmerie le 13 juillet 1942, puis déportée. Car, si elle n'a pu écrire la fin de son oeuvre, elle l'a vécue. Sauvé du désastre et transcrit par sa fille aînée, le manuscrit sera publié en 2004 et récompensé, à titre posthume, du prix Renaudot. Exemple unique d'une fresque sur les « années noires » inspirée d'événements qui l'ont interrompue, ce roman écrit dans l'urgence continue d'éblouir par son incroyable recul, son ironie mordante et son souffle puissant.
« Il les avait vus sur la route ceux-là et leurs pareils, il se rappelait les voitures pleines d'officiers qui fuyaient avec leurs belles malles jaunes et leurs femmes peintes, les fonctionnaires qui abandonnaient leurs postes, les politiciens qui dans la panique semaient sur la route les pièces secrètes, les dossiers, les jeunes filles qui après avoir pleuré comme il convenait le jour de l'Armistice se consolaient à présent avec les Allemands.
Et dire que personne ne le saura, qu'il y aura autour de ça une telle conspiration de mensonges que l'on en fera encore une page glorieuse de l'histoire de France. On se battra les flancs pour trouver des actes de dévouement, d'héroïsme. Bon Dieu ! ce que j'ai vu, moi ! Les portes closes où l'on frappait en vain pour obtenir un verre d'eau, et ces réfugiés qui pillaient les maisons ; partout, de haut en bas, le désordre, la lâcheté, la vanité, l'ignorance ! Ah ! nous sommes beaux ! »