Sur la forme républicaine à donner au gouvernement belge

Qui est donc cet « amant passionné de la liberté » qui rédigea un projet de constitution républicaine pour la Belgique au moment où celle-ci, en 1830, opte pour la monarchie constitutionnelle, confisquant là l'élan révolutionnaire de la classe ouvrière naissante ? Qui se cache derrière ce « vieillard blanchi dans les révolutions » qui a tant contribué à faire entrer dans les moeurs de notre pays les idées d'égalité sociale et démocratique selon Louis Bertrand, historien du socialisme belge ? Cet homme qui sent l'échafaud, qui porte l'aura de son ami Babeuf sur les épaules, c'est Filippo Buonarroti, révolutionnaire professionnel, « Buonarroti l'inoxydable ».

Le révolutionnaire arrive en Belgique en 1824, contraint à l'exil. C'est à Bruxelles que Buonarroti publie ses souvenirs sur la Conspiration pour l'égalité, dite de Babeuf. Mais aussi dans ce pays qu'il tente désormais d'inoculer la fièvre révolutionnaire. Son projet de constitution que dévoile ce livre participe de sa stratégie et constitue un moment oublié de notre histoire.