Sur la route de l'exploit : saison 2004-2005 : S.M. Caen-R.C. Strasbourg, finale de la coupe de la Ligue, Stade de France Paris le 30 avril 2005

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 90 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 23cm X 30cm
Date de parution :
EAN : 9782914729383

Sur la route de l'exploit

saison 2004-2005
S.M. Caen-R.C. Strasbourg, finale de la coupe de la Ligue, Stade de France Paris le 30 avril 2005

de ,

chez Hirlé

Paru le | Broché 90 pages

Tout public

20.00 Indisponible

Quatrième de couverture

Débarqués de Scandinavie sur nos côtes il y a environ 1300 ans, les Vikings ont imposé leurs convictions par le feu et par l'épée, par la violence et la férocité. La loi d'alors était simple, primaire: celle du nombre, des armes, de la témérité et probablement d'un brin de folie. Leur chef, Rollon, n'avait pas la réputation d'un tendre. Sitôt Charlemagne enterré et les Francs déstabilisés, il remonta sur ses drakkars pour semer la terreur et assiéger Paris. Quelques dizaines d'années plus tard, Guillaume le bastard naît pas loin d'ici. L'esprit de conquête qui l'a porté dans son invasion de l'Angleterre est-il issu de gènes belliqueux particulièrement résistants aux fièvres de l'époque? L'intérrogation demeure. Les édifices fortifiés ou religieux qu'il a laissé comme traces indélébiles restent toutefois l'expression d'une puissance et d'une grandeur qui le hissèrent dans le cercle fermé des hommes d'exception. Peut-être d'ailleurs grâce à Mathilde, qui marqua son destin et le sensibilisa à la beauté. Et puis, démonstration d'intelligence et d'organisation: il transporte 15 000 soldats à travers la Manche jusqu'à Hastings. Nous sommes en 1066. Rapportée aux moyens techniques du siècle, cette opération militaire d'envergure pourrait être comparée au Débarquement de juin 1944. Il y avait donc assurément dans les gènes de Guillaume, un goût de l'action prononcé, une énergie formidable, une irréductible volonté de s'ouvrir d'autres horizons. Il fallut aussi à Guillaume une grosse santé et un courage exceptionnels pour batailler, tuer 7 000 Anglo-Saxons à Hastings et devenir Roi d'Angleterre. C'est ainsi que la Normandie fit partie du royaume, que Caen fut anglaise quelques années. Que reste-t-il de cette épopée dans notre culture actuelle, dans nos comportements, dans notre inconscient? Les siècles passés, bientôt 1 000 ans, ont-ils tout effacé? Nos voisins anglais, notamment ceux du Sussex et du Surrey, assurent, archives en mains, descendre de Normands dont l'aïeul aurait bataillé à Hastings. Ils cherchent encore, s'ils ne sont pas sûrs, car c'est un label de qualité auquel on tient, qui classe son homme...

Les Normands du début de l'aventure étaient pourtant des durs et des gaillards sans pitié, pas forcément recommandables, mais plus tard, ils se sont révélés bâtisseurs pertinents, architectes avisés dont le talent s'érigera à Londres, en Ecosse, à Palerme et sur la route des croisades.

Un millénaire plus tard, nous passons d'Hastings au Stade de France, finale de la Coupe de la Ligue à la clé. La paix des braves étant enfin installée, on verrait d'un oeil plaisant cet esprit Normand flotter sur Paris. Titi-Guillaume Deroin, chevalier symbole du Calvados, bannière au vent et flanqué de ses preux équipiers, s'en va bouter l'Alsacien hors de la capitale: la perspective est alléchante. Fièrement installé sur la proue du drakkar Malherbe, ce probable descendant de Rollon remonte la Seine, vire le cap du Havre sans un regard, ne s'arrête pas à Rouen, qu'il ignore, et fonce sur Paris. Demande une coupe, qu'on lui donne séance tenante. Et revient vers Caen-la-Mer par le canal sous l'ovation des foules qui, sur les chemins de hallage, escortent les vainqueurs. On rêve. Un peu? Beaucoup?

Une victoire au stade de France aurait-elle l'impact de celle de Guillaume le Conquérant à Hastings? Les générations futures, celles qui auront notre âge dans mille ans, auront-elles encore trace d'un exploit réalisé à Paris en avril 2005? Même si la coupe de la Ligue trône un jour au musée du château, il n'est pas du tout certain qu'en 3005, le drapeau malherbiste flotte encore sur le stade d'Ornano devenu vestige d'une époque farfelue. Encore que... la bannière normande flotte bien toujours sur le château 10 siècles après Hastings parce que la victoire et la gloire ont la vie dure. Ici, dans la province natale de Guillaume, on connaît le poids de l'histoire, on a le sens de la mémoire. Guillaume entend sans doute la rumeur gronder. Il se réjouit déjà d'une conquête annoncée.

Du même auteur : Roland Le Meur