Suzanne et la colombe anglaise

Le 22 juin 1940, Michel Lefèvre fête ses sept ans.

La France signe sa défaite à Compiègne. Suprême vengeance d'Hitler sur l'humiliation de 1918. Les familles évacuées depuis deux semaines, mélangées aux soldats débandés battant en retraite sur les mêmes routes, crient : "Vive Pétain !", civils comme militaires, dans leur grande majorité.

La peur a disparu. Le héros de la Marne a concilié la conquête nazie...

Presque personne n'a entendu l'appel du 18 juin, par manque de radio, et parce qu'il fallait se trouver sur la longueur d'onde de la BBC au même moment.

En rentrant chez eux, les Français découvrent les pillages, l'absence des maris, prisonniers, le début des restrictions et du marché noir, l'avenir incertain face aux réquisitions. Ils entendent enfin le fameux discours de De Gaulle, enregistré après coup. Ils n'en font pas moins confiance à l'homme de l'intérieur.

Progressivement, le fascisme se dévoile, celui de l'occupant, et celui de ses sympathisants français. La confiance envers les dirigeants recule. La résistance prend de l'ampleur. Parmi les amis de l'envahisseur, il y eut des fonctionnaires, des ecclésiastiques, des anticommunistes. La vraie résistance dut naviguer à travers tous les pièges des compatriotes. Elle dut aussi faire face, aux profiteurs qui se cachaient derrière cette étiquette "combattants de l'ombre" et, aux maladroits, en mal de devenir célèbres, par des actions armées inutiles, génératrices de représailles.

Une femme, comme beaucoup d'autres personnes isolées, construit sa révolte en dehors de toute organisation officielle. Suzanne a rêvé d'une protection : celle d'une colombe anglaise. Elle va préparer la paix à partir des moyens dont elle dispose dans une ferme normande.

Mieux qu'un roman : un récit. Depuis les affres de l'évacuation jusqu'aux larmes de la libération. La vie d'un village partagé entre les tendances, les intérêts, l'amour, les forces, les faiblesses, les trahisons, la façon de combattre le fascisme.

Suzanne et sa colombe anglaise, un authentique témoignage de vie en société dans les moments difficiles de 1939-1944, ne laissera personne indifférent. Une ode à la Paix. Un hymne à la joie.