Rayon Littérature hongroise
Tant que je penserai être

Fiche technique

Format : Broché sous jaquette
Nb de pages : 186 pages
Poids : 250 g
Dimensions : 14cm X 21cm
ISBN : 978-2-84924-804-1
EAN : 9782849248041

Tant que je penserai être


Collection(s) | Le chant du cygne
Paru le
Broché sous jaquette 186 pages
traduit du hongrois par Raoul Weiss

Quatrième de couverture

Tant que je penserai être

« Je ne suis pas un lève-tôt, mais ce matin-là, je me suis réveillé une demi-heure plus tôt que d'habitude. Mon rêve de la nuit, tout hébété, s'étirait encore en moi. Il m'en reste un vague souvenir, l'essaie de recoller les morceaux. Je tombais du haut d'une immense falaise. Quelqu'un m'avait poussé. Je n'avait pas vu son visage, juste ses veux : deux petites billes de feu. J'ai encore en bouche ce goût de chute et revis avec une sensation de fourmillement l'instant où j'ai perdu pied. Ensuite, les bruits de la chute. L'air claquant à mes oreilles tel un soyeux linceul d'eau de mer. Je planais d'ailleurs plus que je ne tombais. J'ai eu l'impression que des années s'étaient écoulées avant l'impact contre une terre verte et mousseuse. Une lumière aveuglante auréolait le silence qui avait succédé au claquement de l'air : en hauteur, je ne voyais rien d'autre. Je me rappelle encore m'être confortablement étendu dans l'herbe. Et puis plus rien. Quand on rêve de chute, cela signifie qu'on va avoir une mauvaise surprise au travail, à l'école ou en amour, me suis-je dit, avant de chasser cette pensée fugace : idiotie ! Me voilà de nouveau à me faire peur, Clef des songes, superstition, allez au diable ! Mais je repense aux dieux, devins et héros des épopées homériques. Pas très alléchants non plus. Comment finit une journée qui a commencé par un rêve de chute ? - telle est la question qui me tracasse sous le pommeau de douche. J'enfile ma chemise blanche repassée de frais, l'odeur plaisante de l'amidon me prend au nez, et c'est alors seulement que je m'apaise, que je sens que la journée peut commencer - que tout ira bien. »

Sans doute le plus grand roman contemporain hongrois sur l'argent, le sexe et le pouvoir. Zoltán Böszörményi met en scène des personnages à la fois si simples et si mystérieux dans une intrigue haletante évoquant la pureté d'un polar.

« J'avoue ne jamais réussir à réprimer totalement un léger frisson à chaque fois que je croise le milliardaire débonnaire et charitable, poète et père de famille qui, pendant ses après-midis d'été sur la terrasse de sa villa des Carpates Orientales ou ses soirées d'hiver sur le sable blanc des Caraïbes, est capable, entre deux joggings parmi les ours ou après une petite pèche au requin, de créer ni vu ni connu, Davidoff Millenium au bec, ce genre de Cthulhus-près-Dogville aseptisés en deux ou cinq cents pages. Je sais qu'il dort assez peu. »
Raoul Weiss

Biographie

Né en 1951 au sein de la minorité hongroise de Roumanie, tour à tour dissident, réfugié politique, capitaine d'industrie et directeur de rerue littéraire, Zoltán Böszörményi est à la fois philosophe, romancier et poète (prix József Attila de poésie en Hongrie en 2012), traduit dans une demi-douzaine de langues. Il a remporté en 2018 le prix de la Couronne de laurier de Hongrie.

Avis des lecteurs

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