Témoignages de Nuremberg

En tant que l'un des tout derniers participants aux procès de Nuremberg, Michel Moracchini publie, soixante-dix ans après ces audiences historiques, ses Témoignages. Par une multitude de micro-récits, il entraîne le lecteur dans la France des années 30 et le laisse au milieu des années 50. Avec la description des banlieues de Paris, le moment des choix tragiques en 1940, la surprise de la défaite et la pesanteur de l'Occupation, l'auteur propose un voyage dans le temps et éclaire ainsi un moment qui s'éloigne de l'histoire de chacun.

Dès 1945, Michel Moracchini se trouve au coeur des procès de Nuremberg dont il propose sa vision, en salle d'audience et en dehors. Cet ouvrage aborde la place des criminels de guerre allemands (en particulier la graphologie d'Hitler, le comportement fantasque de Goering ou le mystérieux Rudolf Hess, ...). À petites touches, le lecteur entre dans l'intimité des personnages de France et d'Allemagne, qui apparaissent et disparaissent comme on entre et sort au théâtre.

Ce livre est aussi le récit de plusieurs vies (Bayle, Lemkin, Telford Taylor, Vychinsky, Jackson, Jouvet. l'amiral Canaris....), que l'on découvrira sous des angles inédits (la famille du maréchal Rommel après son suicide, l'arrestation du Kronprinz par de Lattre, ...). Michel Moracchini a rencontré des acteurs importants de cette période et dévoile ici nombre de leurs confidences.

Ces pages, une fois parcourues, sont une invitation à d'autres lectures, d'autres voyages. L'ouvrage se conclut sur l'année 1954 et l'échec de la Communauté européenne de défense : on pourrait trouver, au moment où le livre paraît, une répétition cruelle dans l'inspiration isolationniste britannique. Or, à cet égard, l'existence de Michel Moracchini s'est finalement trouvée au coeur battant de l'Europe : de sa culture, de son droit et de son économie. Autant d'éléments précieux érigeant aujourd'hui le vieux continent en jardin du monde, abrité des tempêtes globales et des ténèbres.