Collection(s) : Contemporanéités
Paru le 14/01/2019 | Broché 435 pages
Tout public
Maisons en ruine, villes labyrinthiques, hôtels miteux, squats, chantiers, baraquements et autres habitations précaires : dans de nombreux romans français et québécois du tournant du XXIe siècle, l'espace, considéré comme valeur de refuge, est remis en question. Ces fictions proposent différentes représentations d'une habitabilité malaisée de l'espace alors que leurs personnages sont tiraillés par divers désirs de retranchement, d'égarement, de fuite ou de destruction. Par quels procédés descriptifs et narratifs, par quelles figures et configurations se noue cette mise en scène d'un espace insaisissable où les lieux et les personnages apparaissent poreux, où les frontières sont perméables et où la perception spatiale est remise en question ? Dans cet essai, Marie-Hélène Voyer propose de définir cette poétique de l'espace incertain qui traverse les romans contemporains tant en France (Éric Chevillard, Marie NDiaye, Christian Oster, Marie Redonnet, Pierre Senges) qu'au Québec (François Blais, Nicolas Dickner, Karoline Georges, Bertrand Laverdure, Catherine Mavrikakis et Gaétan Soucy).Les représentations de l'espace incertain dans les romans actuels témoigneraient vraisemblablement d'un monde en déficit d'autorité, reposant sur la labilité des frontières et des cadres spatio-temporels, ainsi que sur la volatilité de la mémoire et de la perception.
Marie-Hélène Voyer est professeure de littérature au Cégep de Rimouski. Titulaire d'un doctorat en études littéraires, elle s'intéresse notamment aux représentations de l'espace, à l'imaginaire de lafin et aux figures du personnage séditieux et destructeur dans le roman français et québécois contemporain. Sur ces sujets, elle a fait paraître divers articles dans des revues et dans des ouvrages collectifs comme Nicole Brossard : l'inédit des sens et Les territoires imaginaires : lieux et mythes dans la littérature québécoise. Elle vient de publier Expo habitat, son premier recueil de poésie, aux éditions La Peuplade.